Julien Lepers demandait 3,4 millions d’euros pour son éviction de “Questions pour un champion”.

Le conflit qui oppose Julien Lepers à France télévisions n’est pas terminé. Les juges prud’homaux ne sont pas parvenus à un accord dans le litige qui l’oppose à la société qui produisait Questions pour un champion, selon la décision rendue publique ce jeudi.

Est-ce l’émotion du présentateur lors de son audience le 8 mars dernier qui a divisé les conseillers ou la somme demandée : 3,4 millions d’euros à la société de production qui l’employait pour l’émission ? Toujours est-il que le suspens durera encore plusieurs mois. L’affaire sera renvoyée en départage, elle sera instruite par un magistrat professionnel. Au coeur du problème : son éviction brutale du jeu après vingt-huit ans d’antenne sur France 3.

“Ringard”, c’est le motif de son licenciement?

Les échanges lors de l’audience n’ont pas épargné la vedette du petit écran. L’avocat de France télévisions a évoqué un homme “trop prétentieux, froid, antipathique” et insisté sur un programme télévisuel en perte de vitesse, allant jusqu’à qualifier le présentateur de ringard.

De son côté, l’avocat de Julien Lepers a tenté de prouver que cette rupture était due à la volonté de la nouvelle patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte. Celle-ci estimait, trois mois avant le licenciement du présentateur, qu'”il y avait trop d’hommes blancs de plus de 50 ans à la télévision française”. Le critère de la discrimination, souvent entendu aux prud’hommes dans d’autres affaires, a longuement été plaidé, mais pour une fois du côté masculin. Son successeur est certes un homme, Samuel Etienne, mais plus jeune…

40 000 euros par mois pour 6 jours de travail

“Ce sont 900 000 questions posées, des Sept d’or, un programme qui tournait 365 jours par an”, a défendu son avocat. Une émission pour laquelle il gagnait la somme rondelette de 40 000 euros pour six jours d’enregistrement… “J’ai travaillé pendant vingt-huit ans pour cette émission. Ce n’est pas un hasard, c’est que je ne devais pas être si mauvais”, a témoigné le présentateur à la fin de l’audience.

Julien Lepers demandait la nullité du licenciement en raison de la discrimination subie. Il avait chiffré à 806 104,54 euros la rupture à titre contractuel, 1 396 756,20 euros pour licenciement nul ou sans cause réelle et sérieuse, 478 887,84 euros pour licenciement dans des conditions brutales et vexatoires, 239 443,92 euros pour exécution du contrat de travail de mauvaise foi de la part de l’employeur et 500 000 euros de préjudice d’image ainsi que 8 500 euros au titre de l’article 700 et 806 104,54 euros la rupture à titre contractuel.

Obtiendra-t-il gain de cause? Il devra en tous cas faire preuve de patience; la date du départage n’est pas encore connue.

Source https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/l-affaire-julien-lepers-divise-les-prud-hommes_1997649.html

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