L’ex-chroniqueur attaque le magazine Rolling Stone aux prud’hommes. Il dénonce la rupture de son contrat de travail.

Tout avait bien commencé entre le journaliste Aymeric Caron et le magazine Rolling Stone. Contacté “pour concurrencer Les Inrocks par une nouvelle formule du journal, axée sur l’information et la politique”, il signe un protocole d’accord en septembre 2016. Pour 3 000 euros, il doit écrire un éditorial et réaliser une interview, ce qui représente “trois, quatre jours de travail”, raconte son avocate lors de l’audience aux prud’hommes de Paris le 30 mars.

“Par affection pour la revue”, mais à contrecoeur, le journaliste accepte d’être payé en droit d’auteur, pensant cette phase transitoire. Erreur. Très vite, il doit faire plus. Trouver, via son carnet d’adresses 10 plumes prestigieuses pour remplir les colonnes. Travailler “jour et nuit, seul, sans staff, de chez lui”.

Un mois et demi après le début de l’aventure, il craque et réclame “des conditions de travail et de salaire décents”. “J’ai constaté à l’usage que cela me prenait tout mon temps. J’avais en face de moi des gens qui n’avaient aucune expérience. On me demandait de lancer un nouveau journal en un mois.”

“Tout journaliste doit être salarié”

Son employeur lui reproche une mauvaise organisation. “Il avait de l’autonomie riposte l’avocate de Rolling Stone. Mais il disparaît au lieu de rendre son éditorial, c’est lui qui met fin à la collaboration.” “Faux. Il avait prévenu qu’il ne pouvait pas être présent le week-end du 21 octobre”, rétorque son avocate. Une divergence sur la “Une” avec Patrick Guerinet, directeur de la publication, n’arrange pas les choses.

Lorsqu’il demande à être payé, la société Positive Media – qui édite Rolling Stone – lui réclame une facture au titre de sa prestation de services. Il refuse: “tout journaliste doit être salarié”, affirme-t-il lors de l’audience. Il réclame une requalification en salarié pour ce mois et demi de travail, plus de 100 000 euros, dont 48 000 pour travail dissimulé, 40 000 de dommages et intérêts pour rupture abusive, non-respect de la procédure de licenciement et pour indemnité compensatrice de préavis et 5 000 euros pour rupture brutale et vexatoire.

“C’est honteux!”, grince l’avocate de Rolling Stone qui demande le débouté pour Caron, estimant que c’est le tribunal de commerce qui est fondé à juger un litige de nature commerciale.

Verdict fin mai.

Source https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/aymeric-caron-reclame-100-000-euros-a-rolling-stone_1997253.html

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