Une journée de mobilisation est prévue ce jeudi pour demander les retraits de la réforme sur l’accès à l’université et du projet d’un nouveau baccalauréat.

C’est une journée test pour la contestation lycéenne et étudiante. Plusieurs syndicats lycéens, étudiants, mais également enseignants vont battre le pavé ce jeudi pour réclamer le retrait du projet de loi sur les nouvelles modalités d’accès à l’université, traduites dans la nouvelle plateforme d’inscription Parcoursup (qui a succédé à APB), et du projet de nouveau baccalauréat.

Qui manifeste?

Le Snesup-FSU (premier syndicat chez les enseignants du supérieur), l’Unef (organisation étudiante), l’UNL et le SGL (syndicats lycéens), les syndicats FO, la CGT, Sud seront présents lors des manifestations. A Paris, les manifestants se retrouveront à 14h devant l’université de Jussieu avant de se diriger vers la Sorbonne. Des manifestations sont prévues à Bordeaux, Lille et Strasbourg et d’autres pourraient être organisées dans les grandes villes, a précisé Hervé Christofol, secrétaire général du Snesup-FSU.

Parcoursup ou le risque d’une sélection

Parcoursup a succédé à la très décriée plateforme APB. Mais elle n’a pas pour autant été bien accueillie. Alors que les inscriptions sont lancées depuis le le 22 janvier, plusieurs associations syndicales s’inquiètent de la mise en place d’une “sélection déguisée” à l’entrée à l’Université.

En cause, les “attendus”. Le projet de loi, actuellement devant le Parlement, en prévoit pour chaque filière. Les bacheliers qui ne répondraient pas à ces pré-requis (définis au niveau national puis affinés par chaque établissement) seraient dans l’obligation de suivre un parcours d’accompagnement pour y être acceptés.

Cette réforme a pour objectif de supprimer le tirage au sort dans les filières dont le nombre de places est inférieur aux candidatures, et réduire le taux d’échec en première année de licence, qui avoisine les 60%.

Dénonçant une rupture avec “le principe du libre accès à l’enseignement supérieur”, Clara Jaboulay, présidente de l’UNL, pointe sur LCI le “tri social” opéré par ces “attendus”.

Selon Ugo Thomas, président du Syndicat général des lycéens cité dans l’Obs, “dès la fin de la seconde, on demande aux élèves de choisir un couple de majeures qui va en réalité fonctionner comme une pré-orientation des 15-16 ans”. Prenant l’exemple d’une faculté d’Histoire, il s’interroge sur le risque que cette dernière demande aux candidats, dans ses “attendus”, “d’avoir obligatoirement fait une majeure SES”.

La réforme du bac dans le viseur

Alors qu’un rapport portant plusieurs pistes de réformes du baccalauréat a été remis par l’ancien directeur de Sciences-Po Lille, Pierre Mathiot, au ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, ce dernier présentera son projet mi-février. Et il devrait au moins proposer un examen ramené à quatre épreuves au lieu de dix à quinze actuellement.

Alors que l’écrit et l’oral de français seront maintenus en première, quatre épreuves seront donc organisées en terminale, le reste des matières étant évalué en contrôle continu. Un grand oral comptant pour 15% de la note finale se tiendra également en juin.

Les filières traditionnelles L, ES, et S, devraient également être remplacées par neuf “majeures”. Les élèves pourront en choisir une, comprenant deux disciplines, à la fin de la seconde, ainsi que deux à trois “mineures”.

“Cette réforme risque d’entériner la fin du bac comme diplôme national. En mettant en place une modularisation des enseignements secondaires sans cadrage national, qui aggravera les inégalités territoriales entre lycées, il sera créé, de fait, une concurrence entre établissements. Cette concurrence sera d’autant plus grave qu’elle sera prise en compte dans les procédures d’admission à l’université, par l’étude des dossiers des candidats”, écrivent notamment les associations.

“Si on laisse les établissements choisir les majeures et les mineures proposées aux élèves, le côté national du bac est remis en cause. Il deviendra un certificat de fin d’études qui reposera en grande partie sur le contrôle continu mais ne sera plus un diplôme national”, explicite dans Libération, Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF.

Les syndicats divisés

Le monde syndical n’est cependant pas à l’unisson. La Fage, premier syndicat étudiant, et le Sgen-cfdt, premier syndicat dans le supérieur (enseignants et personnel administratif confondus), eux, soutiennent les réformes du gouvernement et n’appellent pas à la mobilisation. Ils réclament en revanche une hausse substantielle des moyens pour la faculté, où le coût d’un étudiant est deux fois moindre que celui d’un jeune en classe préparatoire.

Source https://www.lexpress.fr/education/reforme-de-l-universite-pourquoi-lyceens-et-etudiants-sont-dans-la-rue_1981254.html

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