(COMBO) This combination of pictures created on May 3, 2018 shows Bill Cosby after a verdict was announced at the Montgomery County Courthouse for day fourteen of his sexual assault retrial on April 26, 2018 in Norristown, Pennsylvania, and French-Polish director Roman Polanski during a photocall prior to the screening of his movie "D'apres une histoire vraie" ("based on a true story") at the Cinematheque in Paris on October 30, 2017. The Academy of Motion Picture Arts and Sciences said on May 3, 2018 that it has expelled actor Bill Cosby and film director Roman Polanski from its membership in light of the sexual assault cases against both men.The Academy's board of governors met on Tuesday night and voted to strip both men of membership "in accordance with the organization's Standards of Conduct," said a statement fromt he body, which hands out the Oscars. / AFP PHOTO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA AND AFP PHOTO / Mark Makela AND Lionel BONAVENTURE

Près de six mois après avoir adopté un code de anti-harcèlement dans le 7e art dans le sillage du séisme #metoo, l’Académie des Oscars se met au diapason. L’organisation expulse deux de ses membres les plus controversés: la star de télévision Bill Cosby, sous le coup de multiples accusations d’agressions sexuelles et le réalisateur franco-polonais Roman Polanski, reconnu coupable de détournement de mineure il y a quarante ans.

Les deux personnalités étaient sur le fil du rasoir depuis la radiation en octobre d’Harvey Weinstein, lorsque le New York Times et le New Yorker avaient révélé l’ampleur des abus et des viols commis par le producteur. «Le Conseil des gouverneurs de l’Académie des arts et sciences du cinéma continue à encourager des normes éthiques qui exigent que ses membres se conforment à ses valeurs de respect de la dignité humaine», explique le communiqué de l’Académie

Ces radiations surviennent alors que Bill Cosby, star adorée des Américains pour son personnage de père idéal dans la série Cosby Show, a été jugé coupable jeudi dernier d’agression sexuelle en 2004 sur l’ancienne basketteuse Andrea Constand. L’octogénaire encourt jusqu’à 30 ans de prison et devrait connaître sa sentence d’ici trois mois. Des dizaines d’autres femmes l’ont accusé de les avoir abusées pour des faits remontant parfois à plus de trente ans.

L’Académie ira-t-elle jusqu’au bout de son ménage?

Les démêlés de Roman Polanski avec la justice américaine remontent eux aux années 70. En 1977, le cinéaste avait été reconnu coupable de détournement de mineure pour avoir eu des relations quatre ans auparavant avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Ce seul chef d’accusation retenu était le résultat d’un accord amiable, après que Polanski eut été inculpé initialement de chefs d’accusation plus graves, notamment viol sous l’influence de stupéfiants. Suite à un revirement du juge, qui risquait de le condamner à une peine bien plus lourde que prévue, le réalisateur du Pianiste et de Rosemary’s baby a fui les États-Unis. Plusieurs tentatives d’extraditions de la justice américaine ont échoué, mais la position de Roman Polanski est devenue de plus en plus précaire ces dernières années. Face à la mobilisation de l’association Osez le féminisme, il avait dû renoncer en 2017 à la présidence des César. Un hommage à la cinémathèque avait aussi fait couler beaucoup d’encre.

Sa victime Samantha Geimer, qui lui a pardonné et demande l’arrêt des poursuites, a dénoncé une posture hypocrite. «Les Oscars expulsent un membre qui a purgé sa peine, c’est une mesure laide et cruelle qui sert les apparences». «Ça ne change en rien la culture sexiste d’Hollywood aujourd’hui. Cela montre simplement qu’ils dévoreraient les leurs pour survivre», a-t-elle ajouté.

L’avocat du metteur en scène de 84 ans, oscarisé sous les vivats de Hollywood pour Le Pianiste en 2003, a regretté auprès de Variety que l’Académie n’ait pas offert à son client l’opportunité de se défendre. «L’institution envoie un bien mauvais signal quand elle rejette quelqu’un sans avoir tous les éléments à sa disposition», déplore-t-il. Sur Twitter, les internautes raillaient les quatre décennies nécessaires à l’Académie pour parvenir à une telle décision.

Jusqu’à l’affaire Weinstein, se faire expulser de l’Académie était quasiment inédit. Seul l’acteur Carmine Caridi, vu dans Le Parrain, a souffert une telle marque d’infamie… pour avoir diffusé sans autorisation des DVD de films nommés aux Oscars. Le réveil de l’Académie interpelle: ira-t-elle jusqu’au bout de son ménage? Plusieurs de ses membres vedettes ont été accusés d’abus sexuels, notamment Kevin Spacey, Mel Gibson Paul Haggis ou Dustin Hoffman. Quant à Woody Allen, dont la radiation est réclamée sur les réseaux sociaux, les experts du Hollywood reporter et de Variety croient savoir que le cinéaste new-yorkais a toujours refusé d’intégrer l’Académie.

Source: http://www.lefigaro.fr/cinema/2018/05/04/03002-20180504ARTFIG00118-l-academie-des-oscars-radie-roman-polanski-et-bill-cosby.php

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