01Un couple de parents vient d’être autorisé par la justice à conserver le sang du cordon ombilical de son nourrisson en vue de le soigner plus tard. Une première en France qui suscite d’ores et déjà la controverse.

C’est une première en France, qui fait déjà débat. Un couple de parents s’est vu autoriser par le tribunal de grande instance de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, de pouvoir congeler le sang du cordon ombilical de son enfant à naître et confier sa conservation à une société privée.

La famille a été frappée par plusieurs cas de cancers foudroyants. Les parents, qui craignent de transmettre ce lourd patrimoine à leur enfant, espèrent donc que ce prélèvement permettra de faire face en cas de grave maladie. De quelle manière? Pourquoi est-ce une première? Explications.

1. Indispensable dans le traitement de graves maladies

Le sang présent dans le cordon, appelé aussi sang placentaire, regorge de cellules souches hématopoïétiques qui produisent les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs ou plaquettes). Or, l’usage de celles-ci permet de traiter de graves maladies du sang comme les leucémies, les lymphomes ou même des cancers, précise le site de l’Agence de la biomédecine consacré au don de sang de cordon.

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2. Une alternative à la greffe de moelle osseuse

Vingt-neuf ans après la première greffe placentaire au monde réalisée en France, à l’hôpital Saint-Louis, la technique, réservée au départ seulement aux enfants, concerne désormais 22 % des greffes. On en comptabilise donc en moyenne 200 par an, en France, selon le rapport médical et scientifique de l’Agence de la biomédecine, en 2013.

Par ailleurs, la greffe de sang placentaire constitue une alternative réelle à celle de moelle osseuse. Les chances de trouver un donneur sont plus élevées, car les difficultés de compatibilité sont moindres par rapport aux greffes de moelle. Qui plus est, le prélèvement du cordon à la naissance ne présente aucun risque pour le nourrisson ou sa mère.

3. Il fait l’objet d’un vide juridique

Aussi important soit-il, aucun statut juridique n’entoure le cordon ombilical. En France, il est tout simplement considéré comme un déchet médical et aucune loi ne définit à qui il appartient. Dans le cas où il est décidé d’en faire don après l’accouchement, seul le consentement de la mère est requis, selon la loi de 2011 relative à la bioéthique.

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Il y a un an, un couple de parents avait déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au sujet du statut légal du cordon, réclamant que celui-ci ne soit plus considéré comme un “déchet”, mais qu’il soit définit comme appartenant à l’enfant. “Si notre fille tombait gravement malade dans le futur, il serait normal qu’elle puisse s’en servir”, estimait la mère auprès de France Info.

4. Une conservation destinée uniquement aux autres

En France, le prélèvement de sang de cordon est destiné uniquement “à des fins scientifiques ou thérapeutiques, en vue d’un don anonyme et gratuit”, dispose l’article 18 de la Loi bioéthique. Autrement dit, le donneur ne peut être le bénéficiaire.

Toutefois, la loi Leonetti de 2011 a autorisé que le don puisse “être dédié à l’enfant né ou aux frères ou soeurs de cet enfant en cas de nécessité thérapeutique avérée.”

5. La greffe de soi à soi, une “illusion” scientifique

Le bénéfice d’une conservation à des fins personnelles (une greffe autologue, utilisant ses propres cellules souches), comme celle obtenue les futurs parents à Grasse, n’est pas encore démontré scientifiquement. “Conserver le sang du cordon de son enfant dans une banque pour le soigner avec ses propres cellules, au cas où il serait malade plus tard ne repose actuellement sur aucun fondement scientifique validé par un consensus d’experts”, indique ainsi l’Agence de biomédecine sur son site.

Source https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/ce-qu-il-faut-savoir-sur-la-conservation-du-sang-du-cordon-ombilical_1859622.html

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