Un couple d’agriculteurs de l’île de Quéménès, au large de la Bretagne, a fait une curieuse découverte sur ses rives.

Ils n’ont probablement jamais reçu un colis provenant de si loin… Amélie Goossens et Étienne Menguy, couple d’agriculteurs trentenaires vivant sur l’île isolée de Quéménès en mer d’Iroise, au large du Finistère, ont trouvé sur leurs rives il y a moins d’une semaine un bout de fusée SpaceX revenu d’un séjour dans l’espace. L’entreprise américaine opère de l’autre côté de l’Atlantique, depuis Cap Canaveral en Floride, à 6 600 kilomètres de là.

D’un aspect ressemblant à une “baignoire de mer” blanche de 2,5 mètres de diamètre, le matériel est recouvert d’algues mais il reste identifiable avec une plaque portant le logo du constructeur, le descriptif Nose cone et un numéro de série difficilement lisibles. Interpellés sur Twitter, ni SpaceX ni son dirigeant Elon Musk n’ont pour l’instant donné suite.

La trouvaille d’Amélie et Étienne, ingénieurs de formation, est d’autant plus étonnante qu’ils viennent de prendre leurs quartiers en début d’année, sélectionnés par l’Etat via le Conservatoire du littoral pour y vivre neuf ans. L’îlot de 30 hectares, au coeur de l’archipel de Molène situé à 9 kilomètres au large du Conquet, a la particularité d’être quasi-autonome en énergie grâce à un dispositif solaire thermique et photovoltaïque, mais aussi éolien.

Quant à l’objet insolite, remonté près des habitations à l’aide d’un tracteur, il s’agirait ni plus ni moins que d’un véritable morceau de vaisseau spatial : sa forme et son mécanisme correspondent à la coiffe aérodynamique du vaisseau cargo Dragon 9. Celle-ci protège – au décollage et pendant l’ascension dans l’atmosphère – l’écoutille de la capsule, dont la mission est de ravitailler la Station spatiale internationale (ISS). Une manoeuvre délicate d’accostage et d’amarrage réalisée grâce au bras robotisé Canadarm2, ici en photo.

La coiffe, installée au sommet de ce vaisseau de 6 mètres de long, est larguée une fois que la mission est proche de l’orbitenominale, une procédure classique dans l’industrie spatiale. Inerte, sa retombée sur Terre n’est donc pas contrôlable. Concrètement, sur la fusée Falcon 9 lors d’un tir, il s’agit ainsi du “bout” de la fusée, littéralement sa pièce la plus haute. Ces missions de ravitaillement, opérées sous contrat avec la Nasa par SpaceX entre autres, permettent d’apporter régulièrement plus de 3 tonnes de chargement scientifique ou logistique pour les astronautes qui vivent plusieurs mois à bord de l’ISS

Ce n’est pas la première fois qu’une pièce des entreprises spatiales retombe près de la civilisation. En particulier, un autre morceau de fusée SpaceX s’était échoué sur l’archipel des îles Scilly (Grande-Bretagne), en mer Celtique. Mauvaise nouvelle pour la “baignoire de mer” du couple finistérien : les Britanniques avaient été finalement contraints… de détruire le matériel pour des questions légales de propriété industrielle.

Source https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/un-morceau-de-fusee-spacex-sur-une-ile-du-finistere_2000688.html

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