French Prime minister Edouard Philippe looks on on May 2, 2018 at the city hall of Bourges, central France, as part of his visit. / AFP PHOTO / POOL AND AFP PHOTO / Vincent LOISON

Les syndicats de cheminots qui imaginaient peut-être faire plier Édouard Philippe sur la réforme ferroviaire risquent d’être déçus. Le premier ministre, qui les reçoit lundi prochain dans le cadre de réunions bilatérales, est toujours déterminé à mener à bien son projet en l’état. Ou presque. «Il y a des choses qui sont à la fois très claires et qui ne sont pas négociables. On l’a dit au début de la réforme et je ne vois pas pourquoi on ne le dirait plus maintenant alors même que l’Assemblée nationale s’est prononcée», a prévenu le premier ministre lors d’une interview sur France Bleu Berry, ce vendredi. «Donc nous ne reviendrons pas sur l’ouverture à la concurrence, nous ne reviendrons pas sur la réorganisation de l’entreprise, nous ne reviendrons pas sur la fin du recrutement au statut. Nous l’avons dit, je le répète», a-t-il lancé.

Le premier ministre, qui a insisté sur le fait que le projet de loi a été adopté par les députés à «une écrasante majorité», ferme donc la porte des négociations sur ces sujets sensibles. En revanche, il la laisse ouverte sur celui, tout aussi explosif, de la reprise par l’État des quelque 50 milliards de dette de la SNCF. Les modalités de cette reprise font partie des sujets «encore à discuter», assure-t-il. «C’est une question extrêmement importante», selon lui. Edouard Philippe affirme à ce titre que rien n’est encore tranché au niveau de l’État: «si vous voulez avoir une discussion, c’est que par définition, vous êtes ouvert. Si vous avez déjà décidé, c’est pas la peine de discuter», explique-t-il. S’il y a bien une discussion à avoir sur le sujet, elle ne se fera toutefois pas uniquement avec les organisations syndicales qui «ne sont pas propriétaires de la dette», prévient-il. Pour le premier ministre, les Français sont aussi «directement intéressés» par cette question qui sera donc également discutée «avec les associations d’usagers, la direction de la SNCF et le Parlement».

Le premier ministre, qui s’exprimait en marge de son déplacement dans le Cher, a par ailleurs tenu à rappeler que le projet gouvernemental ne s’attaquait pas aux petites lignes. «J’ai essayé d’être très clair mais je pense qu’il faut répéter. La pire façon d’aborder le sujet serait que quelqu’un dans un bureau à Paris décide de l’avenir de telle ou telle petite ligne. C’est la plus bête façon de poser le problème. C’est pour ça que j’ai évacué d’entrée de jeu la question des petites lignes», insiste-t-il. «[Elles] peuvent être extrêmement importantes, même si elles sont petites. Et parfois, elles peuvent être moins importantes. Et ce n’est pas moi qui, depuis mon bureau de Paris, vais décider ça ou ça. Ce qui est intéressant, c’est de demander à ceux qui gèrent le développement des mobilités sur un territoire – les régions – de parler avec l’État et la SNCF pour voir là où c’est nécessaire d’investir et éventuellement de transformer. C’est cette discussion qui est importante. Ça ne sera pas une décision gouvernementale», assure-t-il.

Edouard Philippe rappelle dans tous les cas que cette réforme est «nécessaire» pour améliorer la qualité du service ferroviaire. «Et revenons à ça, parce qu’on se perd dans la technique. À la fin de la fin, l’essentiel, c’est la façon dont les Français peuvent utiliser le chemin de fer», explique-t-il. Dans ce contexte, son message aux syndicats est clair: «Mon état d’esprit avant cette réunion de lundi, il est comme au début de la réforme. À la fois très ouvert et en même temps très ferme», prévient-il. Alors que les cheminots de la SNCF achèvent ce soir leur septième épisode de grève perlée, le premier ministre «appelle chacun à prendre ses responsabilités».

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