Former French boxing champion, Christophe Dettinger (R), is seen during clashes with French Gendarmes at a demonstration by the "yellow vests" on the passerelle Leopold-Sedar-Senghor bridge in Paris, France, January 5, 2019. Picture taken January 5, 2019. REUTERS/Gonzalo Fuentes TPX IMAGES OF THE DAY

Le tribunal a décidé du renvoi de l’affaire, après une demande de l’avocate de l’ex-boxeur, Laurence Leger.

Soupçonné d’avoir frappé deux gendarmes lors de la manifestation des «gilets jaunes» dans la capitale, le 5 janvier dernier, Christophe Dettinger devait être jugé mercredi soir en comparution immédiate, à Paris, pour «violences volontaires en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique». Il encourt sept ans de prison et 100.000 euros d’amende. Tard dans la soirée, le tribunal a décidé du renvoi de l’affaire, après une demande de l’avocate de l’ex-boxeur, Laurence Leger. Dans l’attente de son procès, qui aura lieu le 13 février, l’ancien sportif a été écroué, conformément aux réquisitions du parquet.

À l’annonce de cette décision, de nombreux soutiens de l’ancien sportif ont quitté la salle d’audience, aux cris de «Honte sur vous», , «Justice corrompue» ou encore de «Vive la France». Certains étaient avec lui sur la passerelle. On ne le lâchera pas mais on sait qu’il n’y aura pas d’issue heureuse à ce procès», tranchait l’une d’entre eux. Le camp de Christophe Dettinger étudie, lui, la possibilité de faire appel.

Surnommé le «Gitan de Massy», l’ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger est rapidement devenu la mascotte des réseaux sociaux le week-end dernier. De nombreux internautes n’ont pas hésité à louer le «courage» de l’ancien sportif pour s’en être pris aux forces de l’ordre sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, entre le jardin des Tuileries et le Musée d’Orsay.

Cédric, première victime présumée de l’ancien champion de France 2007 et 2008 des lourds-légers, s’est vu prescrire une interruption totale de travail (ITT) de quinze jours, après avoir été frappé et projeté au sol. «C’est de la violence gratuite. Il n’y a pas besoin de ça pour se faire entendre», a confié le fonctionnaire à la presse. Son collègue, qui a essuyé les coups de l’homme de 1,92 m sur sa visière et son casque, a, lui, bénéficié d’une ITT de deux jours. Les violences commises samedi contre les deux gendarmes sont des violences graves, méthodiques, froides, réitérées», ont déclaré devant les juges les avocats des deux gendarmes, Thibault de Montbrial et Émélie Samson. Des déclarations appuyées par le procureur de la République, lors de ses réquisitions. Dans une vidéo sur Facebook, Christophe Dettinger a dit avoir commis des erreurs mais «n’a pas exprimé de réel regret. Il est «déterminé» et «présente un risque de réitération», a-t-on pointé.

Dans le camp Dettinger, on assure que l’homme n’était pas «venu pour en découdre» ce 5 janvier. Il aurait agi de la sorte après avoir protégé une manifestante d’une quarantaine d’années, qui aurait été rouée de coups par un CRS. «Ces violences policières sont totalement inacceptables», fustige Philippe de Veulle, avocat de cette femme, qui envisagerait de porter plainte. «Il s’agit d’un procès d’État. C’est la première fois de ma vie que je vois le gouvernement s’immiscer de cette manière dans une affaire de justice», avance-t-il.

Symbole de contestation

Érigé en symbole de contestation, de résistance et d’opposition à l’État, Christophe Dettinger a pu brièvement s’exprimer à la barre, les larmes aux yeux. Le père de famille est apparu lessivé par 48 heures d’un tourbillon politico-judiciaire: «Je regrette mes actes. Je ne suis pas fier de moi». Étouffant des sanglots, l’accusé provoque chuchotements et frissons dans la salle d’audience. «Je suis venu pacifiquement à la manifestation. Sur la passerelle, j’ai vu des “gilets jaunes” en difficulté. J’ai pas eu le contrôle», a-t-il expliqué. Avant d’ajouter, dans un sanglot: «Je regrette mes actes. Je ne suis pas fier de moi». Dans le métro, assure-t-il, il aurait eu la même réaction si quelqu’un se faisait agresser.

Agent chargé de la voirie et de la propreté à Arpajon, dans l’Essonne, ce père de famille de 37 ans a vu l’un de ses amis ouvrir une cagnotte en ligne pour le soutenir. En moins de 48 heures, près de 120.000 euros ont été récoltés. «Cela ne l’a pas du tout aidé», a déploré son avocate. Cette démarche a suscité un large tollé, notamment du côté du gouvernement. Sous la pression, la plateforme Leetchi a finalement clôturé cette cagnotte, le temps d’en vérifier sa légalité.

Fonte: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/01/10/01016-20190110ARTFIG00001-le-boxeur-des-gendarmes-christophe-dettinger-place-en-detention-provisoire.php

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here