La mondialisation et, par conséquent, l’avènement de nouvelles technologies innovantes accélèrent et facilitent la diffusion de la jurisprudence rotative, qui est le « maître de vie » de ces réalités périphériques disséminées dans le monde entier et qui ont toutefois besoin d’une interconnexion continue pour s’approprier les réponses interprétatives éprouvées en matière matrimoniale dans les différentes nations catholiques. Luciano Smaldino, avocat de Rotal habilité à exercer devant la Cour suprême de cassation, la Rote romaine et le Tribunal suprême de la Signature apostolique, est intervenu sur le sujet.
par Roberta Imbimbo
Avocat Smaldino, la révolution provoquée par la mondialisation a-t-elle pris au dépourvu la structure juridique procédurale ecclésiastique du mariage célébré dans l’Église et réglementé par le Code canonique ?
Certainement pas ! En effet, tout le monde ne sait pas que le père de la mondialisation est un explorateur espagnol inconnu du XVIe siècle, le frère augustinien Andres de Urdaneta. Ainsi, au moins chronologiquement, celui qui a inventé le contenu de la mondialisation était un proche de l’Église catholique. Aujourd’hui, les innovations technologiques poussent vers des modèles de production juridique plus uniformes et convergents, c’est-à-dire vers la nullité ou la validité du mariage. Depuis plus de 500 ans, la Rota Romana conseille les tribunaux ecclésiastiques inférieurs, avec son autorité et son autorité, sur l’interprétation sans équivoque du code canonique dans l’affaire. Plus précisément, c’est depuis 1331, année de son institution par la « Ratio iuris bull » du 16 décembre de Jean XXII, que la Rota Romana a continué à réaliser cette globalisation, signe d’œcuménicité apostolique, dans l’application, à la réalité humaine changeante, des normes divines d’une part et humaines d’autre part, régissant l’institution du mariage. Elle finit par recueillir, dans ses archives, des cas, des questions et des solutions interprétatives concernant les réalités matrimoniales vécues dans chaque nation catholique au cours du temps. La Sacra Rota constitue ainsi le rempart de la défense de l’institution familiale, surtout dans la crise profonde de notre temps.
Quelles sont les causes de nullité de mariage aujourd’hui ?
Le droit canonique reconnaît une liste exhaustive de motifs : impuissance, incapacité de contracter pour des causes de nature psychique, pour manque de « discrétion », pour « usage insuffisant de la raison », pour erreur sur la personne ou sur ses qualités, pour fraude, simulation, crainte, et enfin, si le célébrant ne remplit pas les conditions formelles.
L’adultère « en ligne » peut-il faire l’objet d’un examen en vue d’une demande de déclaration de nullité d’un mariage célébré selon le rite concordataire ?
L’adultère « en ligne » devient de plus en plus fréquent, comme une cause de trouble, même chez les personnes mariées qui, en crise irréversible, se tournent vers les tribunaux ecclésiastiques pour savoir si leur mariage est nul. Pour la Rota Romana, il est important de se concentrer sur le moment de la déclaration nuptiale : si les époux se promettent sincèrement et sans réserve un amour exclusif (c’est-à-dire la fidélité) – un amour lié à ce que l’on appelle le « bonum coniugum », qui les engage à réaliser le bien physique et spirituel de l’autre – leur mariage sera valide. Il s’agit d’un engagement qui doit être effectif et continu. Sinon, il sera nul et non avenu. Ainsi, si, au cours du mariage, l’engagement d’exclusivité (fidélité) et de bien-être physique et spirituel de l’autre (« bonum coniugum ») est rompu, il ne reste plus qu’à examiner, au moyen d’une expertise spéciale, si l’obligation effectivement assumée était, pour l’intéressé, impossible à assumer et/ou à remplir. Dans ce cas, si le juge estime que cette incapacité est grave, le mariage sera déclaré nul.