Fondée en 2022 à partir de l’intuition de Gian Luca Nieddu, MUSE Strategy est aujourd’hui un cabinet de conseil stratégique à dimension internationale. Il accompagne des groupes multinationaux, italiens et étrangers, dans leurs parcours de développement, en portant une attention particulière à un enjeu souvent sous-estimé : la transmission générationnelle. En effet, accompagner les entreprises dans ce moment délicat est un défi qui va bien au-delà de la simple planification : c’est une réflexion profonde sur l’avenir de l’identité même de l’entreprise et sur les valeurs que l’on souhaite transmettre aux générations futures.

par Roberta Imbimbo

Docteur Nieddu, quel est l’impact de la transmission générationnelle dans le conseil stratégique aux entreprises ?
Il est énorme ! Pour nous, c’est un élément fondamental dans les parcours de croissance que nous construisons avec nos clients. Quand on parle de stratégie de développement sur 3 à 5 ans, de lancement de nouveaux produits, d’ouverture à de nouveaux marchés, on parle inévitablement d’avenir. Et l’avenir d’une entreprise est étroitement lié à ceux qui en détiennent et en exercent le contrôle. La transmission générationnelle n’est donc pas seulement une question patrimoniale ou juridique : c’est un levier de direction stratégique.

En quoi est-ce un enjeu stratégique ?
Parce qu’il implique une réflexion profonde sur l’identité, la gouvernance et la vision. Les fondateurs, souvent, ont une tendance naturelle à préserver : ils veulent protéger ce qu’ils ont construit, et c’est tout à fait compréhensible. Mais si les enfants réussissent à endosser un rôle de leadership, alors une vague de renouveau peut commencer : de nouveaux modèles d’affaires, de nouvelles technologies, une ouverture à l’international. La transmission générationnelle, si elle est bien orchestrée, peut devenir un véritable accélérateur de changement.

Que se passe-t-il lorsque la nouvelle génération ne souhaite pas reprendre l’entreprise ?
C’est une réalité que l’on rencontre de plus en plus souvent aujourd’hui. Et c’est un moment critique, car il soulève des interrogations sur l’avenir de l’entreprise. Dans ces cas-là, notre conseil s’élargit à une dimension plus globale : on évalue l’intégration de dirigeants externes, on redessine la gouvernance, on envisage des cessions, des fusions ou des plans de succession alternatifs (y compris une introduction en Bourse). Là encore, le point central reste d’assurer la continuité — non seulement opérationnelle, mais aussi en matière de valeurs et de culture d’entreprise.

Quels outils utilisez-vous pour gérer ces dynamiques ?
Nous travaillons sur deux niveaux qui s’entrecroisent. D’un côté, il y a l’analyse technique et financière : structures juridiques, gouvernance, fiscalité. De l’autre, il y a le dialogue intergénérationnel : nous facilitons les échanges, nous traduisons des visions parfois divergentes en stratégies communes. C’est un travail qui demande de la sensibilité, car il touche des aspects personnels, familiaux et émotionnels. Mais lorsque cet accompagnement est bien mené, il peut générer des transformations profondes et durables, tournées vers l’avenir.

Que peut faire un entrepreneur qui a un projet de développement mais pas les ressources nécessaires pour le mener à bien seul ?
Aujourd’hui, une voie devient de plus en plus concrète pour de nombreux entrepreneurs, notamment lorsque le fondateur ne dispose pas de la capacité financière pour soutenir seul les projets de croissance ou qu’il n’y a pas d’héritier prêt à reprendre immédiatement les rênes de l’entreprise : l’ouverture du capital. La transmission générationnelle n’est pas seulement une question de succession interne, mais aussi de vision stratégique externe. Il existe des entrepreneurs avec des idées claires, des projets d’expansion — comme l’entrée sur de nouveaux marchés, la digitalisation de l’entreprise, le lancement de nouveaux produits. Toutes ces initiatives ont un coût et nécessitent des ressources spécifiques, et bien souvent, le fondateur n’a pas la force financière pour les soutenir seul. Dans ce cas, MUSE Strategy accompagne les entreprises dès la phase d’analyse des options disponibles : du financement participatif (crowdfunding) à la recherche d’un partenaire industriel, jusqu’à l’ouverture du capital via le private equity ou même une introduction en Bourse, si les conditions sont réunies. Cela dit, avant de parler de finance, il est essentiel d’aider l’entrepreneur à clarifier où il veut emmener son entreprise, quelles compétences sont nécessaires en termes de savoir-faire, et quelles ressources il lui faut pour atteindre ses objectifs. Ce n’est qu’après avoir défini cette vision d’ensemble qu’il devient possible de raisonner sur l’entrée de nouveaux capitaux.

En conclusion, quel rôle souhaite jouer MUSE Strategy dans ce processus ?
Nous voulons être un partenaire de confiance — presque plus un « conseiller » qu’un simple « consultant » — capable d’aider l’entrepreneur et sa famille à comprendre avec lucidité le présent et à construire avec courage l’avenir. La transmission générationnelle n’est pas seulement une phase à traverser, c’est une opportunité pour repenser le cap de l’entreprise. Et nous sommes là pour apporter notre contribution avec méthode, expertise et vision.

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